Je ne fais plus “d’éducation financière”
J’aime les mots, j’aime les entrelacer pour faire émerger des crissements féconds entre eux et je sais la puissance d’un mot juste entendu au moment juste : le coup de tonnerre d’un simple non, ou la naissance d’un nouveau monde issu d’un oui n’en sont que les plus petits exemples !
Je sais aussi comme parfois les mots nous manquent pour dire ce qui nous traverse : Jeanne Hénin en a fait un livre “Les mots qu’il nous faut“, histoire d’accueillir des émotions et des utopies qui n’avaient pas de mots pour se dire.
Et depuis quelques temps, je suis mal à l’aise avec ce terme “éducation financière” pour décrire ce que je propose, ce que je transmets. Ce qui m’a alertée, c’est de voir arriver ce sujet dans les écoles récemment : comment peut-on aller parler de finances aux enfants, avant de leur apprendre la simple gestion d’un budget ?
Un peu comme si on commençait un cours de cuisine par le cours du blé à la bourse avant d’apprendre à faire une tarte aux pommes.
La définition de la finance sur wikipédia renvoie à “un domaine d’activité, celui du financement, aujourd’hui mondialisé, qui consiste à fournir ou trouver l’argent (ou les produits financiers) nécessaire à la réalisation d’une opération économique”.
On est quand même un peu au niveau Bac+4 du savoir faire avec l’argent avant même d’avoir visité les bases, l’école primaire : dépenser moins que ce qu’on gagne, gérer, prévoir, épargner…
Alors, même si je précise en général que je transmets les bases de l’éducation financière, je ne vais plus utiliser ces mots.
Et ce n’est pas qu’une question de vocabulaire.
J’ai longtemps utilisé ce terme, parce qu’il est connu, parce qu’il rassure, parce qu’il fait sérieux.
Mais aujourd’hui, il me semble trop étroit, froid, piégeant :
- Il évoque les marchés financiers, la Bourse, l’investissement, les placements…
- Il oublie tout ce que je considère comme essentiel : la gestion du quotidien, la clarté des choix, la connaissance de soi
- Il convoque un imaginaire scolaire et moralisant : il y aurait des bons et des mauvais élèves, des gens “éduqués” financièrement et d’autres à “corriger”.
Or je ne veux pas enseigner à bien faire ce que le système attend de nous.
Je veux aider à reprendre le pouvoir sur sa vie, sur ses choix, sur ses ressources.
- pas avec des injonctions, mais avec du discernement
- pas pour consommer ➕ , mais pour mieux vivre
- pas pour produire ➕, mais pour s’autoriser à vivre pleinement
Alors je cherche un autre terme, et je souhaite :
- qu’il soit accessible à toutes (même à celles qui ne se sentent pas “intelligentes” en maths ou en gestion),
- qu’il exprime la vie, l’incarnation, le choix, pas seulement la technique ou la rigueur,
- qu’il évoque un chemin de liberté — pas un effort supplémentaire à fournir.
Voici trois formulations qui me parlent aujourd’hui – pour remplacer “éducation financière” :
🌿 La gestion vivante
Un art de gérer l’argent en écoutant son rythme intérieur, ses besoins, ses émotions, ses limites.
Une gestion alignée sur la vie, pas sur les normes.
🧡 L’art de gérer sa vie (avec l’argent)
Parce qu’on ne gère pas de l’argent pour de l’argent.
On gère pour vivre, choisir, s’autoriser, s’ancrer.
Un art de vivre, tout simplement.
🧭 L’alignement budgétaire
Et si ton budget suivait tes choix ? Pas l’inverse.
Il ne s’agit pas de tout savoir, uniquement de savoir comment choisir — avec lucidité, douceur et conscience.
❊❊❊
Lequel de ces trois termes te parle le plus ?
Est-ce qu’il y en a un qui t’ouvre ?
Ou un mot à toi qui dirait mieux ce que tu perçois ?
Je transmets l’art de la gestion vivante : une façon de ressentir, de choisir, de piloter l’argent au service de la vie.
Dis-moi ce que ça t’évoque en commentaire. J’ai envie que cette recherche s’écrive à plusieurs.
💬 Coach et formatrice | Je relie l’argent, les émotions et les choix de vie pour plus de puissance (et de plaisir).