Quand faire ses comptes devient un acte d’amour pour soi

Tu fais peut-être partie de ceux qui prennent de bonnes résolutions en début d’année, et de ceux qui se sont dit “allez, cette année, je m’occupe de mon argent” ?

Mais voilà : quand tu regardes où va ton argent, ça peut être très inconfortable, particulièrement si tu suis tes dépenses pour “constater” que tu es mauvaise gestionnaire et en profiter pour te fouetter un peu sur tes dépenses “accessoires”… C’est le meilleur moyen pour entrer dans le cercle vicieux de la culpabilité sourde avec la désagréable sensation d’être un enfant pris en flag’ par la maîtresse.

Si tu fais tes comptes avec cette intention (consciente ou non !), la conséquence inévitable est que tu vas “craquer” tôt ou tard !

Alors, comment faire pour tenir ses comptes et gérer son budget dans la durée ?

Pour QUOI faire tes comptes cette année ?

Si tu as déjà essayé, je t’invite à te souvenir dans quelle intention tu t’y étais mise. Parce que c’est ton intention qui est la clé de tout changement.

Si ton intention était de :

• vérifier en alignant les chiffres que la banque fait bien son boulot : (spoiler) elle fait bien son boulot ! Et derrière il y a comme un goût de “ça ne sert à rien…”
• constater que chaque mois tu dépenses X€ en trucs inutiles : bah, oui, tu le constates, et tu te flagelles, et puis… que faire de ça ?
• réaliser qu’à la fin du mois tu n’as effectivement plus rien à “mettre de côté”, ou bien que tu dois re-piocher dans l’épargne virée au début du mois : oui, c’est un fait, tu dépenses autant que tu gagnes !
• faire une autocritique régulière de ta façon de dépenser : oui, c’est sûr, reporter bêtement (c’est à dire sans présence, sans intention) des dépenses qui ont été faites avec peu de conscience, c’est juste une façon de vérifier ce que tu sais déjà.
• te prouver que tu es nulle avec l’argent : bah oui. Ce qui n’est pas très agréable.

Alors tu arrêtes. Normal.

Je pourrais continuer la liste mais le principal est là : tu vas nourrir ton intention.

Alors voici au moins deux intentions plus désirables et quelques tips :

Intention n°1 pour faire tes comptes : apprendre à dépenser en conscience

Alors je te propose une autre intention : faire tes comptes pour apprendre à dépenser en conscience.

Déjà, tu regardes la réalité des chiffres et des dépenses, CONCRÈTEMENT : tu observes, tu notes, tu additionnes et tu soustrais l’argent qui rentre dans ton porte monnaie et celui qui en sort. Les flux entrants et les flux sortants.

Et pour ça, tu as besoin d’un tableau de pilotage, un tableau Excel. C’est lui qui va te permettre de déterminer et visualiser ce que tu fais vraiment avec ton argent, comment tu utilises tes ressources.

Tu as donc besoin d’un outil pour prendre soin de ton argent.

Faire tes comptes juste pour savoir comment tu dépenses, pour réaliser à chaque fois que tu sors ton porte-monnaie ou ta CB que c’est bien un choix que tu fais. Et donc, pas pour aligner des chiffres machinalement, mais pour te rapprocher de ta capacité de choix.

Bien sûr, la gestion de ton budget n’est pas qu’une question de tableau Excel et de chiffres à aligner (même si c’est indispensable de commencer comme ça).

En réalité, ton tableau de pilotage te parle de TOI D’ABORD ! Chaque fois que tu sors ton tableau Excel, que tu prends soin de “où va ton argent”, tu pars à la découverte de tes fonctionnements, de tes besoins, de tes valeurs et de tes priorités. Une fois que tu réalises ça, l’intention avec laquelle tu fais tes comptes change et tu reprends la main sur ton pouvoir réel : tu dis à ton argent “où” il va et il peut reprendre sa place d’outil.

C’est toi le capitaine du navire : tu diriges tes ressources financières pour aller dans la direction que tu souhaites, réaliser tes envies et tes projets, avec sérénité ! 😉

Intention n°2 : apprendre à te connaître mieux

Faire tes comptes, c’est aussi un formidable outil de connaissance de soi. Chaque euro que tu dépenses raconte quelque chose de toi : tes valeurs, tes priorités réelles (pas celles que tu aimerais avoir, mais celles que tu vis vraiment), tes besoins profonds, et aussi tes peurs.

Lorsque tu observes tes dépenses avec bienveillance et curiosité, tu découvres progressivement la différence entre tes désirs authentiques et ceux qui sont préfabriqués, hérités de ton éducation ou des injonctions culturelles. Tu apprends à distinguer ce qui nourrit vraiment tes besoins de ce qui comble temporairement un manque émotionnel.

C’est un processus profond : moins tu as de ressources, plus tu es invitée à te connaître et à te choisir. Quelle valeur tu te donnes ? Quelle valeur tu donnes à tes besoins ? À tes projets ? La gestion consciente de ton argent devient alors un véritable chemin de développement personnel.

Au fil du temps, tu apprends à ne plus combler tes besoins émotionnels avec des achats impulsifs. Tu prends la responsabilité de tes émotions, tu règles tes problèmes à la racine, et tu gagnes en affirmation de toi. Tu deviens de plus en plus à l’écoute de tes vrais désirs et de moins en moins contrôlée par la peur de manquer.

C’est un cercle vertueux : plus tu te connais, plus tu fais des choix alignés avec qui tu es vraiment, plus tu gagnes en confiance et en puissance. Et plus tu te sens libre d’utiliser ton argent comme un outil au service de ta vie, de tes valeurs et de tes projets.

Gestion de l’argent : affectation, ressources et objectifs

Une fois que tu as pris cette décision de faire tes comptes avec une intention clarifiée, te voilà prête pour la gestion.

Je te rappelle ma définition de la gestion : c’est l’affectation des ressources disponibles en vue d’atteindre l’objectif désiré. Et tous les termes de cette phrase sont importants.

L’objectif désiré : l’argent suit tes désirs

L’objectif désiré : l’argent suit tes désirs (et non l’inverse). Je sais que c’est contre-intuitif, parce qu’on est plutôt habituées à regarder nos désirs à partir de l’argent qui reste. Et pourtant, l’argent est un moyen d’abord.

Si tu montes dans un taxi (moyen) sans dire au chauffeur où tu veux te rendre (destination), tu ne vas nulle part. Pour ton budget, ta gestion, l’argent qui passe par toi a besoin d’une destination, et c’est toi qui lui donnes, c’est toi qui affectes.

Un exemple ? Parmi tes objectifs désirés, il peut y avoir “plus de sorties avec les copains au restau” ou “des vacances au Portugal cet été”, “un nouveau canapé”, “un spa par mois”, “investir 100€ par mois sur une plateforme de financement participatif”, etc.

L’affectation : ton grand pouvoir de choisir

L’affectation : c’est ton grand pouvoir ! C’est le pouvoir de choisir. Et c’est là que c’est intéressant d’en être au maximum consciente. Affecter vient d’affect : sensation, émotion, sentiment, humeur. Un affect, c’est personnel et subjectif. C’est toi qui choisis (ou qui as choisi) ce lieu de vie et le loyer/prêt qui va avec, c’est toi qui choisis cette plaquette de beurre plutôt qu’une autre et ainsi de suite. C’est toi qui choisis aussi la pizza livrée parce que tu es fatiguée, plutôt que de préparer une bonne soupe maison.

Reprendre la responsabilité de chacun de tes choix, c’est déjà commencer à ne plus regretter ou te flageller sur une partie de tes dépenses.

C’est commencer à observer tes priorités : tiens, est-ce que je préfère ce 3ème restaurant avec les copains ou bien affecter ces 100€ sur le compte “vacances au Portugal cet été” ?

Les ressources disponibles : ta marge de manœuvre élastique

Les ressources disponibles : en principe, tes ressources c’est la totalité de tes revenus. Dans les faits, il y a une partie des affectations qui est déjà quasi décidée (logement, transports, assurances, alimentation) et tu as l’impression qu’il ne reste pas grand chose à affecter. Ce pas grand chose, je te propose de le nommer ta “marge de manoeuvre” (c’est-à-dire la différence entre tes dépenses vitales et tes revenus).

Plus tu vas observer l’argent qui passe par toi en conscience et sans jugement, plus tu vas t’approprier la réalité de tes choix, plus tu vas réaliser que ta marge de manoeuvre est élastique. Que ton argent t’appartient et que tu as le pouvoir sur lui. Et en augmentant ta marge de manoeuvre, tu augmentes ta capacité à nourrir tes projets, tes objectifs désirés.

En résumé, pour faire tes comptes tu as besoin d’un objectif (sexy si possible !), de faire des choix en conscience, et de jouer avec ta marge de manoeuvre.

Fais confiance à ton cerveau !

La cerise sur le gâteau, c’est que, si tu fais ça tous les jours, tu donnes un signal fort à ton cerveau, tu lui dis que ça t’intéresse, cette partie-là de ta vie, ce qui se passe avec ton argent.

Alors il va se mettre à te donner plein d’infos. Il est fait comme ça, ton cerveau : toujours prêt à te donner davantage de ce qui t’intéresse. (Cf. ci-dessus : tes intentions sont toujours nourries). Si tu le fais une fois par mois en mode petit soldat pas content, il ne va pas se plier en quatre pour te trouver des solutions et te montrer les opportunités. Si tu le fais en mode curiosité/solution et quotidiennement, ça ira très vite !

Fais-toi plaisir : le self-care financier

Un des principes du coaching financier, c’est de se servir en premier. En gros, il est recommandé d’affecter un % de tes revenus à ton plaisir – parce que c’est stimulant. Là aussi, c’est pour informer ton cerveau que l’argent que tu gagnes n’est pas entièrement englouti dans des obligations, parce que sinon, il ne risque pas de se mobiliser à en faire entrer davantage. Mon conseil, c’est de prendre soin, de te féliciter avec quelque chose qui te fait vraiment du bien, même si ça coûte “peu”. Mais à chaque fois !

Et puis je t’invite à faire de ce moment pendant lequel tu fais tes comptes un vrai moment de puissance.

Tiens, à quel endroit tu te sentirais le mieux pour le faire ? Chez toi ou au café, au parc ? Avec quelle lumière ? Quelle boisson ? Quelle musique ? À quel moment de la journée ?

Conclusion : Ta nouvelle routine financière

Pour toutes les bonnes résolutions et petites routines nouvelles, je te propose le même chemin :

• une intention claire et positive,
• un objectif savoureux (si je décide de faire ma gym tous les matins, c’est pas uniquement pour transpirer avant le ptidéj, c’est pour me sentir souple, connectée à mon corps, me muscler etc.),
• la conscience, la présence, pour choisir et affecter (ton temps, ton énergie… et ton argent), en fonction de tes priorités,
• une vraie attention à faire de cette routine un moment de plaisir,
• des récompenses !

Alors, avec quelle intention vas-tu faire tes comptes maintenant ?

Tu veux te faire accompagner sur ce projet ? Tu peux prendre un RV offert avec moi ici