Émancipation : ces croyances limitantes qui modèlent le monde que nous vivons
Ces derniers temps, je prends plus que jamais la mesure des croyances limitantes – et inconscientes qui modèlent le monde que nous vivons.
Oui :
- si je crois qu’il n’est pas possible de consommer mieux avec mon budget, je vais continuer à acheter, un peu à contre-coeur, un peu avec culpabilité, ou un sentiment d’impuissance, des produits qui ne nourrissent pas mes valeurs. Je vais ainsi alimenter des filières que je ne soutiens pas et défavoriser celles que j’aimerais soutenir.
- si je suis persuadée qu’on ne peut pas vivre de son art, je vais décourager mes enfants d’être artistes, et il y aura moins d’artistes et moins d’artistes qui vivent de leur art, etc.
Nous produisons avec nos croyances inconscientes, à notre insu, un monde qui ne ressemble pas à ce que nous désirons.
Et mises bout à bout, ces croyances que je constate jour après jour, dans ma pratique et dans ma vie quotidienne, sont très dures.
Ce que nous nous demandons à nous-mêmes et aux autres, ce qui modèle nos attentes, nos réactions et notre monde est vertigineux – inhumain.
Pour une émancipation générale
Ce que j’écris ici est un miroir. Et une fenêtre.
Un condensé de ce que je vois, entends, ressens… chez moi, chez mes clientes, chez mes proches.
C’est ce que je refuse.
Ce pourquoi je travaille, écris, accompagne.
Et c’est aussi pourquoi je rêve d’émancipation.
L’impossible que nous demandons
Aux enfants, si jeunes, nous demandons de choisir leur “orientation professionnelle”,
Aux ados, d’intégrer que l’essentiel se trouve dans la compétition et la popularité,
Aux jeunes, nous demandons de “réussir” à tout prix, avec abnégation, pour des miettes, le plus longtemps possible,
Aux adultes, la performance, la loyauté, un branding instagrammable, une croyance sans failles dans la liberté par la consommation, un appauvrissement de l’esprit critique et une déconnexion de ce qui les rend vivants,
Aux femmes, nous demandons de porter l’émotionnel refoulé et de rivaliser avec les hommes en avidité et en compétition,
Aux hommes, bien sûr, la charge non négligeable de transmettre et perpétuer l’ordre établi, le ruissellement de domination et le déni de la douleur,
Aux pauvres, d’envier les riches,
Aux riches, de mépriser et craindre les pauvres,
Aux vieux, nous demandons de disparaitre, de ne pas encombrer le paysage de leur inutilité dans ce monde qui sacralise la rentabilité, promise aux bien-portants, riches et beaux,
À tous, nous demandons d’avoir peur,
À l’argent, nous demandons de ne plus avoir peur, de combler le vide de relations nourrissantes et d’accomplissement, et le temps perdu à le gagner.
Et puis
de ridiculiser la quête philosophique du bonheur,
de soumettre les liens à la mobilité,
de transformer l’indépendance en injonction,
de reléguer le soin du vivant au rang de lubie d’éco-terroristes ou de doux illuminés.
“Ce n’est pas un signe de bonne santé mentale d’être bien adapté à une société malade”disait déjà Krishnamurti dans les années 70.
Notre système est fou
Mais ce système est une culture, un tissu de croyances. Aucun d’entre nous ne revendique ces “demandes” mais elles agissent à travers nous, dans nos choix, nos pensées,
et elles produisent ce monde.
Le propre d’une croyance, c’est qu’elle ne résiste pas à la lumière.
Il suffit d’un moment de recul pour l’entendre.
Un instant.
Puis un “non” suivi d’un “oui” plus grand.
Il suffit d’un choix conscient.
Un choix de douceur, d’humanité.
Nous sommes si nombreux. Multiplions nos choix. Nos désirs assumés sont des boussoles. Ce sont eux qui construisent le monde.
Mon amie Mélanie Rémond l’écrit joliment : La forêt de nos désirs réels croît en silence dans le fracas du monde.
Et toi, qu’est-ce que tu refuses ? Quel est ton grand OUI ?
Nous sommes si nombreux.
Je propose une émancipation générale.
Avec toi ?
à lire aussi : “L’argent résout tous nos problèmes“, “Désir et capitalisme“, “Les humains de demain“, “Comment sortir du système“
et ailleurs sur le web il est possible de s’informer en mode “aller vers” plutôt qu’en mode “lutter contre” : ici un article de l’INA, ici “la newsletter des trucs qui marchent“, ici, “Marcelle, média de solutions“